Au début des années 90, confronté à des aprioris qui m’énervaient (il en faut peu vous allez me dire), j’avais commencé à écrire une petite réflexion sur la musique. Un jour, alors que j’ai voulu sauvegarder ce texte sur une disquette (et oui, pas de clé USB à l’époque !), celle-ci a été endommagée, et le texte perdu pour toujours…
Me disant que dans le futur tout serait possible et que je pourrais peut-être récupérer un jour ce document, j’avais tout de même conservé cette disquette.
L’année dernière (2016), à l’aide d’un logiciel, 2 pc, et un après-midi, j’ai pu enfin récupérer ce fichier et relire le texte un quart de siècle après !
On m’a déconseillé de mettre ce texte sur internet. Soi-disant que ce n’est pas très rock’n roll de mettre un truc pareil sur mon site. Bon, bah… Comme vous voyez, j’m’en branle !!! lol
THERAPIE D’UN PASSIONNE
Par Jérôme Péan
-Prologue
EN CRISE :
- A L'ORIGINE
- JUGEMENT DE LA MUSIQUE
- LA DIFFICULTE D’UN INSTRUMENT
- A QUOI CA SERT ?
- UNE MUSIQUE DE SAUVAGE ???
EN REMISSION :
- EVOLUTION
- PEUT-ON ENCORE VIVRE DE LA MUSIQUE ?
- VOILA QUI EST DIT
- LE RACISME DANS LA MUSIQUE
- LA VRAIE GUITARE
CONCLUSION
PROLOGUE
Il est certainement un peu prétentieux de vouloir s’aventurer dans l’écriture quand on ne connaît ni les techniques, ni le vocabulaire florissant de ceux qui ont passé leur vie à rédiger leurs œuvres, et dont certaines sont restées gravées dans la mémoire de l’humanité.
Si j’écris ces lignes, ce n’est pas pour tenter de m’en approcher mais pour exprimer ma pensée profonde, sur un sujet qui me tient à cœur : la musique.
Je souhaite que ce texte éclaire votre esprit afin d’avoir un regard plus personnel, moins influencé par les préjugés, ou les idées presque universellement reconnues sur ma passion.
Je souhaite que ces lignes, que je ne saurais nommer, soit le point de commencement même de votre réflexion. Il y a tant de choses à dire sur le sujet…
EN CRISE
A L’ORIGINE
Commençons nos réflexions par une question basique : « Qu’est-ce que la musique ? »
Ça peut sembler simple, mais je veux entendre par là « où commence la musique ? », autrement dit « quelle est la frontière entre le bruit et ce qu’on appelle de la musique ? ».
Tout d’abord, la musique est un art. Pour ma part le plus abouti, car il n’y a pas matière, qu’elle n’est pas concrète*, et donc permet le libre cours de son imagination. Tout cela exprimé de façons distinctes suivant chaque type de personne : suivant leurs humeurs, leurs expériences, leurs coutumes, etc.
La définition de l’art aura évolué au fil du temps. Cependant, l’idée commune qui à chaque fois revient, est que l’art fait appel aux facultés sensorielles, esthétiques, et intellectuelles de l’Homme**. En d’autres termes, la musique, comme l’ensemble des arts, est une création qui fait appel à l’esprit de l’individu, sans avoir une réelle utilité pratique. Pour moi c’est sur ce point précis que toute la distinction se fait entre le son et la musique.
Elle n’est donc pas déterminée par l’harmonie ou la dissonance comme on l’acclame souvent. On peut alors dire par déduction que « le sacre du printemps » de Stravinsky, c’est de la musique, tandis que le sifflement d’un oiseau un jour de printemps, aussi joli soit-il, n’en est pas.
* Même s’il existe une musique que l’on nomme ainsi
** Définition du Larousse dans les années 80
JUGEMENT DE LA MUSIQUE
La musique ne peut pas se juger, du moins pas de façon universelle. Quand arrêterons-nous de noter (ou évaluer) une œuvre musicale, ou toutes formes d’expression artistique d’ailleurs ?!
Je comprends parfaitement que l’on puisse noter par exemple de la conjugaison ou de la grammaire. Ce sont en effet des règles qui sont créées pour ce cas précis par une communauté, comme étant la bonne façon d’écrire. Mais pourquoi critiquer une rédaction, un roman ? Nous n’en n’avons pas toujours conscience, mais un critique littéraire exprime un jugement personnel, et non celui de la planète toute entière. Et puis même si un grain de sable parle pour la planète toute entière, c’est tout de même insensé puisque pour juger il faut des règles… Or, dans l’art, il n’y en a pas.
Certains diront qu’il en faut forcement. Certes, oui… Un peintre va apprendre la théorie à travers les proportions, les couleurs ; un musicien va aussi apprendre ses gammes… Mais l’artiste va au-delà. Rien n’empêche d’altérer les proportions, d’utiliser autre chose que son pinceau, de modifier ses gammes. Les règles sont celles que l’on veut lui donner. D’ailleurs quand on change de culture, on s’aperçoit souvent que nos principes (même les plus élémentaires) ne sont plus les mêmes. S’il n’y a pas de règle, il n’y a donc pas de classement non plus.
Selon les scientifiques, des personnes génétiquement identiques auraient des émotions et des opinions certainement proches. Pour autant, elles seraient tout de même différentes, car leur expérience de la vie n’est pas identique. Nous avons donc tous une approche différente, tout simplement parce que nous sommes tous différents :
– Une musique très technique, utilisant par exemple divers systèmes digitaux pendant son exécution va permettre une très grande vélocité. Elle va être appréciée par un certain nombre de personne, parce qu’elle permet d’aller plus loin dans la virtuosité.
- A l’inverse, cette technique peut briser l’harmonie d’une ligne mélodique (pour faciliter la rapidité d’exécution par exemple*), et induire une dissonance qui peut déplaire.
– D’autres vont trouver cet onanisme digital absurde, et vont plutôt rechercher la richesse harmonique, la dissonance créée par des accidents**, l’effet tension-résolution. C’est un moyen d’aller plus loin dans l’arrangement, en élargissant notamment le spectre sonore.
– Mais encore, quelle est l’utilité de créer des tensions au sein d’un complexe statique pourrait-on nous dire ? La musique doit être avant toute chose agréable à écouter, simple, mélodique, exotérique ! (C’est à dire qui doit cette fois-ci, émouvoir la majorité des auditeurs).
– Certains vont innover, créer, à partir des avantages propres de l’instrument. Certains vont donc aimer ces sons spécifiques, ou apprécier le fait d’explorer, d’aller plus loin dans la pratique de l’instrument.
– Elle peut également avoir un ordre affectif. Même si le titre écouté n’est pas remarquable pour la plupart des gens, il l’est peut-être pour celui qui l’écoute car il lui rappelle quelqu’un ou quelque chose, ou tout simplement parce qu’il est attaché sentimentalement à l’artiste.
– Enfin, affirmer qu’une musique est meilleure qu’une autre parce qu’elle fait moins appel à la technologie et plus à la réflexion est aussi un jugement vain. Bien sûr les sons dont dispose la nouvelle génération de musiciens sont en général préétablis, mais on peut également en dire autant de chaque musicien qui utilise des instruments ayant un son défini par la nature de ces derniers. Ce n’est pas la forme… mais la façon dont on utilise l’instrument. Si on préfère le rock’n roll à la techno***, il faut savoir que l’un comme l’autre ne sont pas plus recherchés. Pour autant ils ne sont pas pour autant sans intérêt. Il y a le clan du rock, « traditionnel », et celui opposé, plus moderne, moins humain. L’un serait digne, l’autre pas. Pour moi cela n’a pas de sens.
Par extension, même si le sujet est la musique, il en est de même pour un guitariste, un pianiste, un accordéoniste, ou tout simplement un musicien. S’il n’interprète pas une œuvre (en suivant strictement une partition), ou s’il ne joue pas pour une raison particulière (pour dépasser un record ou utiliser qu’une technique particulière par exemple), on ne peut point le juger ou le classer. Vous allez peut-être me dire que Jimi Hendrix est tout de même meilleur que mon voisin du dessus. Ok, s’il joue une partition ou un morceau précis et qu’il n’y arrive pas, sûrement. Par contre si ses « fausses » notes sont volontaires, alors on ne peut le juger... (astuce pour les nuls lol)
Et si l’on prenait encore du recul pour comparer la musique avec les autres formes d’art ? Avez-vous déjà vu les invectives de Gainsbourg concernant le fait qu'une musique est un art mineur ? Là aussi ça n’a pas de sens ! Encore une fois l’art est inclassable, c’est sa raison d’être !!! Alors pourquoi mineur ? Au contraire, on joue avec le vent, l’invisible. Il n’y a aucune forme d’art qui peut se targuer d'être aussi abstrait. La musique, c'est la pureté du ressenti !****
Vous l’aurez compris, pour toutes les raisons qui viennent d’être évoquées et pour celles que l’on peut encore trouver, on peut dire j’aime ou je n’aime pas, mais surtout pas « c’est » de la bonne musique.
* Pour gagner en rapidité, certains musiciens simplifient leurs gestes en créant des « patterns » (des schémas de mouvements) qu’ils vont répéter sur leur instrument, ce qui implique parfois de briser l’harmonie traditionnelle (fondée sur les lois naturelles).
** C’est comme cela que l’on nomme les notes en dehors de l’harmonie
*** Il faut rappeler que lorsque j'ai écris ce texte dans les années 90, c’était LE débat entre amateurs de musique.
On entendait souvent qu’on n’avait pas besoin d’être talentueux pour faire de la musique électronique. Heureusement cette réflexion est maintenant oubliée car on a vu au fil du temps qu’il existait une musique électronique très recherchée.
**** Ou presque. Une simple pochette d'album par exemple conditionne notre esprit.
LA DIFFICULTE D’UN INSTRUMENT
J’en ai assez d’entendre que tel instrument de musique est plus difficile que tel autre, de la même façon que j’entends tous ces clichés qui font entre autres de l’accordéon un instrument de retraité, de la guitare électrique le symbole de la rébellion*, ou du violon un instrument pour bourgeois (encore plus surprenant lorsque l’on sait qu’il y a plusieurs siècles, ce dernier était aussi méprisé que ces prédécesseurs. Celui-ci était, pour l’anecdote, un instrument « de gueux », et même une insulte !).
Certes, il est clair que sur le plan de la production sonore on peut facilement produire une note sur un piano, tandis qu’au violon (à cause notamment du positionnement et de l’absence de frettes**), il semble plus difficile au premier abord de faire entendre une note cohérente. Pour autant il n’y a pas pour moi d’instrument plus difficile que d’autres, tout dépend de ce que l’on en fait !!! En règle générale, dessiner est plus facile que de construire un mur, pourtant dessiner une scène avec des personnages de façon réaliste, cela restera du coup bien plus compliqué.
Un solo de violon par exemple va sembler assez facile pour un professionnel, tandis que le même à la guitare va être difficile, sinon quasi impossible à exécuter à la même vitesse, à cause des différentes transpositions, provoquant l’obligation de changer de technique (en utilisant le sweeping*** par exemple). Ceci est aussi valable pour le contraire : une scène de tapping**** va provoquer la même perplexité pour un violoniste.
En fait un instrument peut être jugé facile s’il permet facilement d’accompagner une personne au chant. Du coup on se dit ça y est, on a terminé d’apprendre un morceau. Mais tout ne se résume pas à des chansons populaires à 3 accords… La guitare électrique, parce qu’elle n’a pas encore un siècle, avait un retard indéniable sur le nombre de morceaux difficiles à jouer. Cependant, depuis la fin des années 80, les guitaristes ont su rattraper tout cela et ont fait monter en puissance la difficulté des compositions. Que ça soit la guitare ou le violon, on a maintenant bien assez pour attraper des tendinites !
* Ce n’est plus vraiment le cas à l’heure où je reprends ce texte. La guitare électrique est devenue l’instrument des papas. Voyez comme ça change avec le temps…
**Barrette de métal placée sur le manche de certains instruments à cordes, servant à se repérer et à faciliter l’exécution des notes de musique en améliorant leur justesse
*** Technique guitaristique qui consiste à gagner de la vitesse en balayant au moins deux cordes dans un même sens, à l’inverse du traditionnel aller-retour (définition simplifiée).
**** : technique spécifique de la guitare, consistant (en résumé) à réaliser de petites tapes avec ses doigts sur le manche.
A QUOI CA SERT ?
« Pourquoi on apprend ça à l’école ? La musique ça sert à rien ! » ai-je souvent entendu.
Il est sûr que de répondre d’emblée à l’utilité d’une écoute ou d’une pratique n’est pas une mince affaire, car il y a de nombreuses choses à développer. Je n’entrerai pas non plus dans le discours d’apprendre contre son gré (bien que les trois derniers mots répondent déjà à cette question :).
Pour autant, j’ai quelques pistes que je vais évoquer avec vous :
- Pour commencer la musique permet de tisser des liens entre les personnes. C’est peut-être le seul langage sans frontière*, qui permet à son auteur de faire passer une idée, une sensation. Une expression de soi, mais que l’on peut aussi recevoir des autres lorsqu’ils jouent. Dans cette nouvelle ère de « communication » de plus en plus déshumanisée, c’est tout à fait honorable. Peu à peu inhibés dans nos maisons parce que tout nous est accessible, nous supprimons petit à petit le vrai contact avec notre entourage. Avez-vous déjà imaginé une fête ou un mariage sans musique ? En effet elle permet à la fois de nous réunir et d’échanger. Elle participe, en somme, à la socialisation.
- Par ailleurs, elle est émouvante : elle nous calme, ou nous rend joyeux. Elle nous énerve, nous fait rentrer dans un monde, dans une ambiance particulière.
- C’est un formidable exhausteur de sentiments. Un film romantique sera plus intense avec une musique douce. A contrario, un film d’horreur dont on retire la musique, ou mieux, où l’on met une musique inappropriée perd tout son crédit.
- Couleurs, images, parfums, sensations sont souvent retrouvés par la musique. C’est une sorte de clé (autre que celle que l’on place devant l’armature :), de laissez-passer aux portes de notre mémoire provisoirement dissipée**. Une mémoire personnelle, mais qui peut être également collective. C’est à dire qu’elle peut montrer, entre une myriade de choses, l’esprit d’agitation d’un compositeur, ou de la corrélation entre les différentes phases de la vie d’un artiste et de ses œuvres. Comme la partition est éternelle, elle peut témoigner par exemple d’une époque, d’un style, d’un courant musical, d’une chronologie… Bref, de l’histoire de l’humanité.
- La musique, à travers la pratique d’un instrument de musique, a également son intérêt. Elle permet l’indépendance des membres, la coordination des gestes, une maîtrise de la respiration, de ses cordes vocales, etc. En somme, elle permet une harmonie entre le corps et l’esprit.
- Connaître la musique, la façon dont elle est fabriquée, permet aussi de mieux affûter son jugement personnel. En effet on peut(même si on ne l'apprécie pas forcémént) reconnaître qu'une musique est bien construite, bien arrangée, bien enregistrée...
- La concentration est aussi de la partie… Plus que toute autre activité, il faut forcément être concentré pour faire de la musique. Les musiciens à qui on demande à quoi ils pensent dans les passages techniques vous le diront : dans les moments délicats, on ne pense qu’à ce qu’on fait sur son instrument !
- La musique fait tout simplement partie de la culture, basée*** sur la curiosité et de l’intéressement à l’autre parce qu’il est différent. C’est un préventif contre le racisme. Un musicien complet sera nécessairement amené à jouer des musiques d’ailleurs et à s’ouvrir à d’autres civilisations. Théoriquement, parce que l’on s’intéresse et que l’on va essayer de comprendre d’autres cultures, on ne peut pas être raciste. Il existe pourtant des musiciens qui le sont, mais c’est pour moi un non-sens.
- L’écoute, ou la mieux la pratique, est un formidable passe-temps. Le sport, bien qu’honorable et partenaire indiscutable de notre santé, peut aussi nous blesser. Les jeux vidéo, pourtant bien plaisants, peuvent aussi nous mettre dans des états de nervosité… La musique, quant à elle, n’a pratiquement aucune contre-indication. Elle peut se pratiquer sa vie entière, et cela, sans en avoir fait le tour.
- On n’imagine pas non plus tous ses effets sur le cerveau… Dopamine, relaxation, taux de cortisol, créativité, coordination, stimulation, mémoire, humeur, élocution, transfert de compétence, sommeil… De quoi écrire plusieurs livres ! La musique est en effet tellement ancrée dans la structure du cerveau qu’elle peut même servir de levier, notamment dans les maladies neurodégénératives. Aussi contradictoire soit-il, un patient atteint d’Alzheimer pourra parfaitement se rappeler d’une chanson de sa jeunesse alors qu’il aura complètement oublié son propre prénom ! Un autre, atteint de Parkinson et qui éprouve des difficultés dans ses capacités motrices, pourra trouver par le biais de la musique une aide pour remarcher correctement.Ce n'est pas miraculeux, mais le lien est bien établi.
- Prenons à présent du recul… La musique, c’est un lien avec l’éternité. Très peu de chose peuvent se targuer de durer aussi longtemps dans le temps que la musique. On peut écouter du Bach comme au premier jour de sa création… Alors que la Joconde, dont la peinture semble perdurer au fil des siècles, subit inexorablement les méfaits du temps.
- Enfin, tout comme la gentillesse****, la musique nous élève. Elle participe à l’épanouissement individuel et collectif, et plus globalement à l’évolution de notre espèce, par la réflexion et la spiritualité. En somme, la musique nous éloigne de notre barbarie primitive.
*J’avais pensé dans un premier temps que le langage du corps était lui aussi universel, mais contrairement à ce que l’on peut penser, celui-ci peut avoir parfois des sens différents suivant la culture. Un geste amical en France peut être pris comme une insulte dans un autre pays. Par exemple hocher la tête verticalement chez nous (pour signifier son approbation), a un sens tout à fait opposé en Grèce où cela est un geste de refus. (Et je ne parlerai pas ici du V que l’on fait avec la main pour exprimer la victoire ;)
** D'ailleurs, et c'est une astuce que je vous donne : si vous êtes d'humeur triste, mettez la musique de vos vacances ou d'un autre moment joyeux ou réconfortant. Vous pourrais constater un certain effet bénéfique.
*** basée (normalement) sur la curiosité je devrais plutôt dire. Par exemple à l’école la culture est imposée…
Je mets aussi de côté les gens qui apprennent les plaques d’immatriculation, les numéros de départements ou les capitales de tous les pays, toutes les choses qui ne servent plus à grand chose de nos jours (ni avant d’ailleurs), sinon pour se faire mousser en société… Bon ok j’exagère, mais j’ai toujours eu du mal avec ça ^^
**** Qui n'a rien à voir ici mais dont j’avais envie de parler pour me justifier ;)
UNE MUSIQUE DE SAUVAGE ???
On m’a déjà demandé ce que j’aimais dans la musique métal, j’ai répondu : la technique, le son, la force, l’énergie…
Il est vrai qu’elle ne fait pas l’humanité, il ne faut pas se le cacher. On me dit souvent qu’il n’y a pas de mélodie et/ou pas de refrain, que ce n’est que du tapage qui ne fait du bien que lorsque cela s’arrête. De l'extrême violence aussi, bref, une description pas très reluisante et qui semble à l'opposé de la synthèse du chapitre précédent.
Essayons de balayer une par une les idées reçues, ou de voir le métal sous un autre angle.
Oui, ce n’est pas un scoop : malgré ce que l’on dit, il y a des mélodies*, et pratiquement toujours des refrains ! Par contre j’avoue qu’ils ne sont pas toujours très accessibles. Le métal est une musique assez difficile à comprendre, et c’est pour ça qu’elle intéresse souvent les musiciens. Il existe en majorité du métal assez simple, mais pas seulement. Parfois cette musique peut s’avérer très complexe. Il pourrait être cousin du Jazz tellement il est libre : plusieurs parties, plusieurs tempi**, plusieurs modulations, plusieurs passages techniques… Il n’est pas surprenant que des morceaux dépassent le quart d’heure. On est très très loin du formatage radio !
Le métal est puissant, il exprime en premier lieu la force. Je reconnais que cela peut faire peur… Et il ne faut pas être dupe, je tiens à écrire aussi qu’il y a des personnes non-recommandables… Mais pour autant, il faut savoir que ceux qui écoutent cette musique ne sont pas forcément tous des brutes !-
Il y a eu des études qui ont été faites sur ce sujet. Prenons le HellFest*** : contrairement à ce que l’on aurait pu croire en premier abord, on s’est vite rendu compte que les festivaliers étaient finalement de catégories socio-professionnelles plus élevées que la moyenne (restent à savoir cependant s’ils sont plus intelligents, autre sujet…). Et oui ! Comme quoi, il faut forcément avoir fait des études pour comprendre le métal. Ah ah bien sûr, je rigole !!!****
C’est vrai que certains mouvements de foule font peur (compressions, pogo, slam, …*****) et sont parfois très dangereux. Pour autant, j’ai fait beaucoup de concerts, et jamais je n’ai été forcé à les faire. Il suffit juste de s’écarter ou de ne pas aller dans la fosse…
Le métal (et ses rituels) est un exutoire, utile je dirais. Il peut pour certains réguler le stress, l’anxiété naturelle de nos vies actuelles, et les débordements sont tout de même rares. La preuve, les « métalleux » sont souvent très calmes dans la vie de tous les jours, parce que vidés de mauvaises intentions.
Parlons maintenant de la gestuelle : main levée, poing fermé, index et auriculaire dressés, comme les cornes du diable. Cette symbolique pourrait choquer et faire peur, mais ce n’est qu’un jeu. Ce n’est juste qu’un signe d’appartenance à une communauté. Même chose pour les vêtements… Les enfants (ou les grands enfants) qui se costument en zombie pour Halloween n’ont fort heureusement pas nécessairement envie de tuer des gens. L’amateur de métal arbore des t-shirts avec des têtes de mort, mais rassurez-vous, il n’aura pas forcément de mauvaises intentions s’il s’approche de vous. Au contraire…
Fût un temps, les média aimaient à dire que les meurtriers écoutaient du métal, ou du death metal. Comme si cette musique poussait à faire n’importe quoi… Il peut y avoir je pense une influence pour la personne qui écoute cette musique, mais quand même… C’est parce que le déséquilibré est déjà dans un malaise profond qu’il se procure des albums tendancieux, non l’inverse ! Les meurtriers ont aussi tous des couteaux chez eux. Doit-on mettre alors en prison tous ceux qui en ont ???
Fort heureusement, cette diabolisation est un peu passée, les jeux vidéo, la religion ont repris le relais depuis, pour petit à petit disparaître à leur tour. En fait, dès qu’il y a quelque chose de nouveau ou d’inconnu, il faut toujours que les gens essayent de trouver le danger qui s’y rapporte. Socrate en son temps avait décrit avec précision tous les dangers des livres. Flaubert et Zola s’inquiétaient de la nocivité des journaux… Chaque génération porte des soupçons sur ce qu’elle découvre…
Bon et puis… Si vous aviez encore des doutes après tout ça, je vais vous poser une question qui va irrémédiablement fermer le débat : est-ce que j’ai l’air d’un sauvage !!!? Hum ?
* Certes, parfois dissonantes
** c’est le pluriel du mot tempo… J’aurais pu l’écrire « tempos »
** Festival français de musique métal, situé à Clisson. Ce festival attire près de 180 000 spectateurs par an.
*** Quoique, pas tant que ça. On assiste souvent à une espèce d’élitisme chez les pro métal. Par exemple on va classer le métal par famille, sous famille, sous-sous famille… Ok j’exagère, mais bon… On a bientôt l’impression que l’on va trouver un genre différent par groupe au final. Chacun son truc, mais personnellement je ne vois pas trop l’intérêt…
**** Les principaux rituels des concerts métals :
Pogo : c’est une danse, un peu hasardeuse, qui consiste à sautiller en bousculant (souvent par l’épaule) les personnes situées à côté de soi (à l’origine inventée par les punks).
Jump : C’est sauter au rythme de la musique, à des refrains ou à des moments particulièrement importants. Très utilisé dans les années 90.
Headbanging : c’est bouger la tête de haut en bas, au rythme de la musique, mais de façon très accentuée (côté foule et/ou côté musicien).
Slam : en règle générale, c’est lorsqu’un spectateur ou un musicien plonge (à plat) depuis la scène (stage diving) pour se faire porter par la foule. Le « porté » peut aussi venir de la foule, soulevé au départ par ses amis et/ou voisins.
Circle pit : rituel qui consiste à se déplacer en groupe de façon circulaire dans la fosse, de façon très musclée.
Mosh pit: c’est un dérivé du pogo, mais en carrément plus violent. On met des coups dans le vide dans la fosse, on fait tourner les bras comme un moulin à vent (wind miling). Gare à celui qui s’approche. C’est une pratique qui peut-être violente, sorte de bagarre. Elle tire son origine des skin head, mais elle n’y ai plus associée (mosh signifiant March Of Skin Heads).
Wall of death (ou braveheart) : le groupe de musique fait séparer la foule en deux et ordonne ensuite que les deux clans se foncent dessus, façon combat médiéval. Très impressionnant à voir !
Vous aurez compris que toutes les pratiques énoncées ci-dessus peuvent être potentiellement dangereuses, alors prudence pour votre premier concert;)
EN REMISSION
EVOLUTION
Nous parlions au tout début de cet écrit de la musique que l’on fabrique.
Parlons maintenant du cas particulier (et nouveau) de la musique créée par intelligence artificielle...
L’homme a eu la folle idée de créer des machines qui intègrent dans leurs algorithmes les succès des mélodies. Il est vrai que pour l’instant je n’ai entendu aucun tube provenant de ce type de machine, mais je pense qu’il faut se faire à l’idée que cela arrivera un jour ou l’autre. Dans la première ébauche de ce texte, je parlais de ce jour où l’on pourrait reproduire le son d’une guitare à l’identique, avec toutes les nuances que la guitare peut apporter. Ça paraissait complètement fou à l’époque, pourtant, c’est en train de se réaliser… Il aura fallu seulement 25 ans !
Combien de choses que l’on m’a dites impossibles ont vu le jour sur le temps éphémère de ma vie ? C'est bien pour ça que les lignes qui vont suivre vont vous paraître complètement dingues, mais qu'il ne faut se mettre aucune barrière : ce que l’homme rêve, il le réalise (s’il en a les possibilités techniques bien entendu).
S'il faut définir l'intelligence, je dirai que c'est la capacité d’un individu (personne ou machine !) à réagir positivement lors d’une situation inédite.
Le terme « intelligent » a donc souvent été usurpé par le passé les créateurs de machines. Smartphone, lecteur de DVD intelligent*, four intelligent, pot de fleurs intelligent, que sais-je encore… ? C’est clairement un abus de langage, qui est seulement là pour évoquer chez le client le sentiment qu’un appareil est à la pointe de la technologie. Ne soyons donc pas dupe : essayez seulement de faire apprendre l’espagnol à votre cafetière intelligente, et vous comprendrez qu’elle est en fait complètement conne !!!
Après « crée par ordinateur », « multimédia » ou « interactif », l’intelligence et plus précisément et récemment l’ »intelligence artificielle » est le dernier mot à la mode** :
Je ne suis pas concepteur de ces « robots », pour autant je remarque que ces intelligences artificielles, les plus remarquables soient-elles, ne sont «que» des calculateurs vertigineux. Et si ces IA sont des calculateurs, la machine a dépasse l'homme depuis déjà fort longtemps.
Ce fût le cas dès l'invention de la calculette, ou de Deep Blue si on veut admettre un ensemble de capacités cognitives plus élaborées. Ce qu'on appelle actuellement l'IA (terme que je connaissais tout de même avant ce nouveau siècle, mais de façon marginale) est toujours ce calculateur/imitateur grandiose et hors du commun, qui chaque jour progresse de la même façon. Des machines aux paramètres élaborées avec (dans le cas de google par exemple) un catalogue rempli de milliards d’exemples, mais qui ne peux réfléchir réellement par lui-même. Les IA suivent d'ailleurs, suivant le pays où elles ont été conçues, les préceptes de leur pays. Si elles étaient réellement intelligentes, elles auraient également le recul nécessaire pour relativiser. Je n’ai pas la sensation non plus que la machine qui a inventé un nouveau tableau de Van Gogh, ou qui a battu Garry Kasparov aux échecs a eu conscience (naturellement ou artificiellement) de ce qu’elle a réalisé… En cela l'IA impressionne à nous en faire tomber la mâchoire, mais elle est toujours supercherie.
A présent que nous avons pris conscience de ce qu'est actuellement une intelligence artificielle, position nous sur le thème qui nous intéresse, à savoir la musique (mais cependant applicable sur un peu tous les métiers). A ce stade, soit elle est donc calculé par des ordinateurs, soit elle est inventé par une entité réellement intelligente :
- Si la musique est crée par un calculateur, alors elle est obtenu par un musicien qui lancerait des dés (mais en gardant des préférences d'harmonie), à la façon d'un artiste qui lancerai des accords au hasard pour provoquer son imagination. Elle devra éviter, mais c'est aussi malheureusement son principe de fonctionnement, de repiquer de façon trop évidence une musique existante, sous peine d'avoir de problèmes de droit d'auteur.
Dans ce cas présent de musique créée par « calculateur » qui piochera ici ou là ses idées, la création reviendra à celui qui a lancé les dés d'après ses paramètres (le musicien), le concepteur (celui qui a inventé le programme) et peut-être même un artiste officiel, si l'outil a suivi une imitation trop fidèle dans les différents exemples de création existants.
- Si par contre, et c’est là où je veux en venir, la musique est réellement créée par des machines réellement intelligentes, elle aura les subtilités, les sentiments, l’évolution personnelle qui la différenciera d’un « simple » ordinateur considérablement puissant. Et là, si l’on accepte cette idée difficile de cette concurrence déloyale avec la machine dans la création musicale, une batterie de questions s’enchaînera. J’en retiendrais seulement deux :
Première question : peut-on encore parler de musique alors même que, dans sa définition primaire, l’humain en est la condition sine qua non ??? Si on extrapole, une intelligence artificielle sera-t-elle éligible à recevoir des droits d’auteur (ou royalties) ???
Aujourd’hui, et selon nos convictions passées, on ne peut pas considérer cette forme de création comme de la musique. Pourtant ça tombe sous le sens, cela en est. Si dans les anciennes définitions de l’art nous parlions toujours d’« activité humaine », c’est tout simplement parce que l’homme était la seule espèce connue notablement intelligente***. Si plus tard une nouvelle espèce « intelligente » voit le jour, alors il faut forcément revoir cette définition « originelle » de la musique.
Seconde question : à qui sera attribué les royautés (royalties en anglais). Sous son air presque innocent, cette question quelque peu inattendue est en fait primordiale, car elle révèle précisément le statut et la réalité de l’IA comparée à son créateur.
Aujourd'hui, si on vous pose la question « à qui appartiennent les droits d’une œuvre créée par une machine ? », il vous vient spontanément une réponse : au concepteur**** On voit d’ailleurs difficilement comment il pourrait en être autrement actuellement… Ici, en privilégiant ces sociétés conceptrices capitalistiques au détriment de cette nouvelle forme d’intelligence, on répond implicitement à la question du statut et de la considération contemporaine de cette intelligence artificielle : la machine n'a pas de droit, elle n'est pas individu.
Attention, quand je parle de « considération contemporaine », je raisonne encore avec la technologie d’aujourd’hui, c’est-à-dire le robot qui réagit « bêtement » à un ordre programmé, qui répond à la façon d’un synoptique élaboré ou copieur vaguement subjectif.
Si après-demain cette intelligence artificielle a une conscience, qu’elle éprouve des sentiments, bref, qu’elle est individu ; alors pourquoi n’aurait-t-elle pas le droit de récupérer des royautés au même titre qu’un être humain ? Pourquoi n’aurait-elle pas aussi ces principes d’équité et de justice qui nous font grandir ?
Si on développe cette idée jusqu'à son paroxysme, on pourrait se dire que « certes c’est vrai, mais elle doit aussi sa vie à l’Homme, son créateur ! » On ne peut le nier, mais pour autant c’est le cas également des entités humaines. Moi aussi ; je n’existe que parce que mes parents m’ont créé ! Cet argument ne tient pas. Non, le détail qui pourra faire la différence selon moi, c’est que l’homme a été créé par la loi de la nature. Il n’a donc pas réellement de créateur. La machine, elle, a été créée intentionnellement par l’homme. C’est le seul argument qui tiendra la route, autant vous dire qu’il sera très mince ! Et tout comme on laisse son enfant devenir lui-même, ce nouvel être voudra à juste titre s’émanciper. Ça sera une preuve d’ouverture, d’intelligence humaine cette fois-ci, nonobstant les dangers immenses inhérent à une telle technologie…
*Clin d’œil à mon meilleur ami. On lui avait offert un lecteur DVD intelligent pour ses 20 ans. Il en a maintenant presque 40, et il n’a jamais réussi à le programmer ^^
** terme pourtant utilisé scientifiquement et officiellement en 1956, sans être dans le quotidien de l'humanité.
*** J’emploie volontairement mot « notablement » car je pense aussi aux animaux et aux végétaux.
**** J’ai nommé le « concepteur » par simplification, mais il peut y avoir plusieurs intermédiaires, tel que le concepteur, l’investisseur, le commercialisateur, etc.
PEUT-ON ENCORE VIVRE DE LA MUSIQUE ?
Si jusque dans les années 2000 les musiciens de moyenne notoriété pouvaient très bien gagner leur vie, la situation actuelle est vraiment alarmante, et beaucoup de musiciens aux revenus très élevés depuis les quatre dernières décennies font maintenant grise mine à la vue de leur rémunération actuelle…
En effet, une période de transition bien entamée est en train de se faire, à cause principalement du numérique. Autrefois, l’auditeur devait acheter un album « physique » pour pouvoir écouter son artiste préféré. La copie était réalisable pour beaucoup, mais elle était de moindre qualité. Avant, à chaque copie d’un album sur une cassette, on rajoutait du souffle en arrière-plan… Au bout de quelques copies, le bruit de fond devenait insupportable, et la qualité était détériorée… Maintenant, grâce au numérique, la copie se fait exactement à l’identique (sauf si transfert en MP3 ;), et de façon illimitée. De plus, avec le streaming (musique en diffusion par internet), un choix gigantesque se présente maintenant aux amateurs de musique. Plus besoin de se déplacer en médiathèque*, chez des amis ou dans les magasins comme autrefois. La recherche de toutes sortes d’artistes (et cette fois du monde entier !) en est réduite à sa plus simple expression.
Du fait de la copie officiellement (quasi) interdite mais courante, et de l’accès facilité et « gratuit » à des artistes de plus en plus nombreux, le nombre de vente d’album physique d’album a irrémédiablement chuté. L’album physique, qui autrefois était la principale source de revenu, est devenu une carte de visite pour les spectacles qui eux, rapportent encore un peu (bien qu'ayant un coût tout de même élevé).
Au final, la rémunération de base du musicien diminue, ainsi que la part de marché que le musicien pouvait avoir également autrefois, le nombre d’ayant droit étant plus élevé.
Alors oui, on peut encore vivre de la musique. Des milliers de musiciens sont là pour en attester. Effectivement, leurs rémunérations sont loin d’être aussi importantes qu’avant, et c’est difficile, voire impossible maintenant de vendre assez pour vivre décemment pour les musiciens qui n’ont pas une grande notoriété. La situation va encore se dégrader, et il n’y aura que la conscience collective (qui a ses limites), la répression (oups !), ou une évolution vers une autre forme de revenu qui pourra faire que le musicien soit autonome financièrement. Ce changement de comportement sera donc le nouveau défi qui attend l’artiste de demain.
Si l’on examine le chemin que l’on est en train de prendre, on peut donc se dire qu’il est probable qu’on ne fera plus de la musique pour uniquement être millionnaire. Et bien voyez-vous, j’ai presque qu’envie de dire que c’est la plus grande nouvelle depuis le début de la production musicale moderne !!! Depuis le temps qu’on critique certaines musiques en disant que c’est du « commercial », quelle formidable opportunité de pouvoir enfin avoir une musique pure, sincère, dépourvue de toute arrière-pensée pécuniaire !!!
A contrario, il est vrai que la rémunération au titre professionnel est incontestablement moins élevée, et paradoxalement jamais la musique n’a généré autant d’argent. Quelque part c’est une forme d’injustice, comparée à d’autres métiers où l’on est payé à juste proportion (ou trop) pour le travail qui est fourni. L’argent n’est pas du tout équitablement distribué et certains nous alarme (même) sur le fait que les musiciens vont finir par disparaître (ce dont je ne crois pas).
L’idée crédule du salaire maximum à atteindre (en cas de rémunération excessive) et qui répartirait les richesses plus équitablement n’est malheureusement qu’une idée à construire pour la prochaine génération.
En attendant … Et pour gagner un peu d’argent lorsqu’on est petit, il y a quelques pistes, (et qui peuvent se cumuler) :
Certains créent leur propre label : pas d’intermédiaire, donc tous les bénéfices sont pour son groupe. L’inconvénient c’est que les « maisons de disques » ont des réseaux très importants, avec toutes sortes de plan marketing (jusqu’à inventer des prix bidons, tout comme l’on donne des médailles aux bouteilles de vin dans les supermarchés, histoire de faire parler des artistes. On vote par exemple pour la chanson de l’année parmi un choix très limité et orienté. Les gens n’y voient que du feu…).
D’autres font plus de concerts. Les concerts sont je pense la cerise sur le gâteau pour un musicien, et ils rapportent plus d’argent. Pour autant certains projets coûtent très cher, donc c’est à relativiser. D’autant plus que les salles sont de plus en plus délaissées…
Le financement participatif est en plein boom (à l’heure où j’écris), même pour les groupes déjà installés. Personnellement je ne suis pas trop fan de cette pratique qui ressemble à de l’aumône, mais c’est vrai que cela cartonne et que nombre de projets très intéressants ont vu le jour grâce à cela.
– Certains font marcher à fond les réseaux sociaux, pour générer des recettes par la notoriété et par la publicité. On va jusqu’à faire parler de soi en bien ou en mal, le tout étant de faire du buzz***.
– On fait fonctionner d’avantage le merchandising, des accès privilégiés pour les fans. Parfois les musiciens jusqu’ici inaccessibles donnent des cours, des conférences (que l’on appelle parfois masterclass) ou autres.
Personnellement j’ai fait le choix de faire de la distribution sur un format de musique équitable, sans intermédiaire. C’est un choix qui me correspond bien mais qui n’est pas forcément judicieux et pas du tout recommandé pour quelqu’un qui souhaiterait avoir une forte notoriété. Ça tombe bien, ce n’est pas mon cas… et c’est ça le truc, je pense qu’en fait le meilleur canal est celui qui colle le mieux à notre personnalité !
Pourtant il n’y a pas que des solutions internes… Je crois aussi un peu au bon sens collectif qui fait choisir au consommateur sa musique avec discernement, et la façon dont il la paye. Les consommateurs sont sensibilisés par les média de la part de l’argent qui revient aux artistes sur les ventes. Les gens savent que le streaming ne rapporte quasiment rien vis-à-vis du volume des écoutes (1000 fois moins que la vente physique !). Du coup quand ils aiment un artiste, les fans font un peu plus d’effort qu’auparavant pour acheter leur musique.
A montant égal les gens essayent de choisir le bon placement, et redonner les lauriers (sous forme pécuniaire ou non) aux bonnes personnes. C’est un phénomène nouveau, qui s’amplifie et qui ne touche pas seulement la musique. Contrairement à ce que l’on faisait avant, les habitudes des consommateurs ont changé, et on n’achète pas qu’une œuvre ; on soutient l’artiste, et on achète aussi avec elle l’image et les idées qu’il véhicule.
Les musiciens qui ne sont pas des professionnels, cela n’a rien d’exceptionnel. Certes, ça prend beaucoup plus de temps s’il on a un travail en plus à côté, et le résultat n’est pas aussi bien fini qu’avec un gros budget. Mais après tout, même les chansons des années 80 qui étaient au summum de la qualité de l’époque ont été retravaillées, remixées, remastérisées ou même complètement refaites pour être mises au goût du jour. Quoi que l’on fasse, la forme évolue un peu dans le temps. On peut donc se dire, si on a un petit budget, que si les chansons que l’on compose sont si bien que ça, et bien elles seront reprises, voilà tout. Pour moi c’est la partition qui compte, et c’est celle que l’on gardera au final.
La musique coûte moins cher à fabriquer. Plus qu’avant, la musique est devenue quasi-démocratique. Des musiciens de renom l’annonçaient dans les années 90 (Daft Punk pour ne pas les citer), non sans provoquer chez moi un certain énervement ! On le sait maintenant, même sans recul, cela était bien trop tôt. Aujourd’hui encore, en 2017 (et en exagérant encore un peu), je considère que dans les pays dit développés, l’acquisition des instruments devient de plus en plus abordable. Certes, si l’on veut des instruments de qualité, il faut mettre beaucoup d’argent, mais des gens débrouillards peuvent avec un ordinateur et quelques logiciels gratuits faire un tube planétaire. C’est déjà arrivé, et cela va totalement se démocratiser.
L’accès à l’apprentissage est facilité avec des cours par internet par exemple, avec des professeurs sur mesure, à des prix battants toutes concurrences. Pour moi, jamais le niveau technique des guitaristes n’a été aussi bon. Les capacités de composer et d’enregistrer se sont aussi grandement améliorées, par justement ce « numérique » qui est au centre de cette réflexion…
La technologie, comme beaucoup de choses, a du bon et du mauvais. C’est ce même numérique qui nous aide d’un côté à démocratiser la musique, mais qui de l’autre écrase le financement des artistes au même titre que les emplois traditionnels. S’il faut rester positif cette situation, je ne pense pas qu’il y aura moins de musiciens. Au contraire, je pense que leur nombre va augmenter, même sans salaire. Cela va assainir le métier en gardant des musiciens qui ont une démarche honnête de création, et va enfin ouvrir les portes aux musiciens qui n’avaient pas les moyens financiers, le cadre familial propice, ni les relations pour faire ce métier.
*C’était le nom donné à l’espace multimédia des bibliothèques
** le financement participatif (ou crowdfunding) est une technique qui vise à faire payer un projet (en l’occurence un album/single) par solidarité envers un créateur, par de tierces personnes (fans, amis, famille, …). Dans le cas de la musique les donateurs deviennent en quelque sorte « co-producteur ».
*** « faire le buzz », que l’on pourrait traduire par « se faire remarquer, à très grande échelle »
VOILA QUI EST DIT !
Je vais à présent vous parler d’un des mystères de la vie du musicien de mon époque, et peut-être même celui de toujours : son manque de crédibilité.
Un musicien qui débute (mais pas forcément), entendra souvent d’un patron de bar à qui on lui demande de jouer chez lui : « je peux vous prendre, mais gratuitement. Ca vous permettra en plus de vous faire connaître… ».
C’est vrai que lorsqu’on débute, on ne se sent pas toujours légitime à demander de l’argent*. Plus qu'une question d'argent, c’est une question d’égalité. Et oui, est-ce que cette même personne demanderait à son électricien (même débutant), de refaire son installation intérieure gratuitement, histoire d’augmenter sa notoriété ? Ça ne lui viendrait pas du tout à l’idée ! Ni à personne d’ailleurs…
Pourtant, il le fait en son âme et conscience pour un musicien, qui non seulement a des frais fixes (entretien des instruments, trajets…), mais qui va en plus lui rapporter de l’argent en ramenant de la clientèle dans son bar !
Mais pourquoi fait-il ça ??? Pourquoi les gens en règle générale ne pensent pas que musicien est un vrai métier ?
J’ai donc essayé de comprendre l’origine de ce comportement. L’argument fort que j'ai d'abords eu en interrogeant mes proches, c'est que l'artiste prend du plaisir à jouer pour lui et devant les gens, c’est un loisir. Et « loisir » est un mot que l’on met volontiers en opposition avec « travail ». Par conséquent, on peut se dire qu’on a ici notre argument principal pour discréditer une quelconque rémunération.
C'est vrai, on ne s’en cache pas, on est content de jouer, on passe effectivement souvent un bon moment. Pour autant, il y a aussi des métiers passion/loisir, qu’on pourrait imaginer être sur le même pied d'égalité : luthier, professeur, éleveur équin, vendeur de jeux vidéo, photographe, chercheur**, et j’en passe…
Dans ce que je viens de citer, vous allez indubitablement pointer votre doigt sur le fait que ces métiers ont une notion de savoir-faire. C’est vrai, on tient peut-être ici notre deuxième piste ! En accord avec cette idée, un violoniste va effectivement être plus enclin à être rémunéré : le conservatoire porte avec lui une certaine légitimité par les connaissances que l’élève a reçu. Il a officiellement étudié. Ça aurait pu être une explication, mais cette connaissance, ce savoir-faire, peut-être aussi appliqué à mes amis qui font du Jazz et pourtant à qui l'on propose ce même type de contrat douteux…
Pour reprendre notre exemple du violoniste, est-ce un manque de sérieux ? C’est vrai que celui-ci s’habille bien, fait des représentations dans de beaux endroits, avec le silence qui s’impose… Le musicien de rue n’est pas en costume ou dans un environnement très classe. Or, comment expliquer qu’un humoriste, ou un clown, qui n’est pas sérieux par définition soit alors rémunéré ?
Est-ce parce qu’il y a une certaine inutilité, une futilité propre à ces métiers artistiques situés tout en haut de cette fameuse pyramide de Maslow***, qui fait que le musicien moderne ne soit pas reconnu ? Et bien là aussi, on trouve totalement le contre-exemple dans l’industrie du luxe, où le superficiel peut atteindre des sommets… Franchement, je retourne les arguments, je n’arrive toujours à comprendre la raison de ce chapitre.
Alors pour en finir pour de bon, j'ai pris l’élément, me semble-t-il, le plus terre-à-terre : et si tout ça n’avait pas une notion d’effort physique ? C’est vrai que les patrons de bar enquillent les services, ils transpirent je peux vous le dire… Si on compare en termes d’effort physique, il n’y a pas photo. Pourtant nous ne sommes pas non plus là à ne rien faire. Par exemple un concert de 2h, il faut en compter au minimum 10 (montage/démontage/réglages), sans compter les répétitions où l’on finit tard le soir pour reprendre le « vrai » travail le lendemain matin. L’argument de la pénibilité n’est pas foncièrement juste non plus. Et Si l’on regarde par exemple les grands patrons de France, ils gagnent de l’argent même en dormant****, tout en étant respectés.
Certains vont nous dire qu’ils produisent beaucoup de richesse, tout comme l’industrie du luxe juste avant, et que par conséquent cette rémunération passive est justifiée.
Je vous l’accorde, on ne produit pas une montagne d’argent. A notre échelle, on fait tout de même normalement gagner plus d’entrée à l’organisateur de la soirée. Parfois, pour une bonne cause, des amis, ou un petit bar de village, la non-rémunération est quelque chose que je comprends parfaitement. Par contre, pour les établissements notoires, c'est pour moi plus compliqué.
Après il y a aussi des gens qui se fichent d'être exploité, car le plaisir de jouer est plus grand. Je dis « pourquoi pas »... Faut juste savoir que vous mettez en péril les gens qui ne vivent que de ça et qu'indirectement vous mettez de l'eau au moulin des gens qui profitent du système. C'est d'ailleurs là le point de rupture avec le chapitre précédent où je parle du côté positif de la non-rémunération : ici, ont fait de l'argent sur le dos des artistes.
Dans le futur ces problèmes seront certainement désuets,et ce paragraphe aura peut-être un côté pingre. Mon rapport à l’argent est particulier, il ne compte pas autant pour moi que pour les autres. A titre personnel, c’est parfois même une malédiction. C'est pourqoi, vous devez comprendre que je ne prends pas position pour gagner de l’argent. Je prends une position, ancrée dans époque, qui privilégie une équité. Il ne faut pas prendre les musiciens pour des imbéciles. Respectons leur travail, comme nous respectons ceux des autres. Voilà, qui est dit !
* syndrome de l'imposteur
**Sans oublier plus tard les «streamers», ou joueurs e-sport, qui seront payés pour jouer à des jeux vidéo (et tant mieux pour eux).
*** Maslow est un psychologue qui a catégorisé nos besoins en 5 catégories, du plus essentiel au plus dispensable (dans l’ordre : les besoins physiologiques, le besoin de sécurité, le besoin d’appartenance, le besoin d’estime, le besoin de s’accomplir).
**** et en font PARFOIS moins que leurs ouvriers qu’ils traitent de faignants !
LE RACISME DANS LA MUSIQUE
Vous êtes-vous déjà fait la remarque qu’en musique, une blanche vaut deux noires ?
Ca peut-être une coïncidence… Après tout, on avait qu’une chance sur deux ! Enfin quand même… La logique voudrait plutôt pour moi qu’une note « remplie » ait plus de poids qu’une note vide, non ?
Avant de m’être interrogé sur l’origine de cette pratique, je me suis alors posé la question : « qu’est-ce qu’on fait pour y remédier ?
On change la couleur des notes ? On imprime en bleu ? En rouge ? Pas pratique du tout, des couleurs sur un fond blanc ce n’est pas très lisible…
On pourrait aussi inverser, mettre les noires à la place des blanches et inversement : bonjour les erreurs pour les habitués à l’ancienne formule ! Et en plus ça ferait l’effet inverse…
J’ai réfléchi à la solution « couleur ». Comme une partition n’est jamais imprimée de façon parfaite, on pourrait alors parler de note blanche et de note grise. Après réflexion, j’avais enfin la solution !
Certes… Mais on contourne aussi un peu le sujet… Un peu comme on dit « une personne de couleur » quand on veut parler d’un « noir » (j’hésite même à l’écrire…). Pourquoi ne pas dire simplement la vérité ?
Alors voilà, au fil des jours je me dis que ça n’a pas de sens ; qu’il faut laisser les notes plus longues aux blancs, et laisser les petites aux noirs, et en être fier comme cela. Pourquoi ? Parce que les noirs ont su s’imposer là où ils ne devaient avoir qu’une petite place, rendant naturellement justice à cette coïncidence*. Ils ont su créer tant de choses en ce domaine : le jazz, le funk, le rap, sans oublier le blues, qui est devenu le rock’n roll et plus tard mon rock à moi Ils n’ont plus rien à prouver !!!
Accepter que le racisme existe, c’est aussi pour moi le combattre. Doit-on pour autant effacer les œuvres de Wagner, Céline, ou tous les autres artistes parce qu’ils sont racistes ? Pour moi non.
Je pense que je vais choquer, mais le racisme est pour moi une peur de l’autre, qui est là, dans nos gênes, innée, « normale », et qui a certainement fait que nous avons survécu jusqu’ici.
C’est en réalisant cela, en parlant de nos différences qui existent bien qu’on fera sauter le tabou du racisme. La vérité c’est que nous sommes tous différents. Nous avons tous des qualités et des défauts que les autres n’ont pas. En parler, le reconnaître, c’est aussi chercher à s’améliorer dans ses jugements, et donc renoncer à ce type de comportement. Il faut accepter l’Homme tel qu’il est, un être plein de contradiction, qui peut être à la fois le meilleur, le pire, ou les deux à la fois… On pourra peut-être alors un jour je l’espère, voir les progrès accomplis de l’humanité tout entière dans l’acceptation de l’autre, et d’en être fier.
Le gros dilemme c’est qu’en parler, le reconnaître parfois où il n’est pas, c’est aussi le nourrir, l’amplifier, reprendre l’idée ou la créer dans la tête des gens.
Par exemple, quand mon fils était tout petit, il m’avait avoué avoir trié ses bonbons par couleur, et qu’il ne gardait pas les noirs par ce qu’ils ne les aimaient pas. S’en est suivi d’une longue tirade de ma part, ou je lui dis que ce n’est pas bien, où je lui demande s’il sait ce qu’est le racisme, etc.
J’ai eu l’air vraiment bête quand il m’a regardé avec ses yeux ronds et qu’il m’a dit : « Mais papa… Des bonbons c’est pas des gens !»
Et oui… C’est là où je veux en venir… En voulant dénoncer, je lui ai mis en tête que des gens peuvent être traités différemment suivant leur couleur, j’ai fait totalement le travail inverse. Pour le coup, le raciste, c’était moi !!!
Alors voilà… En faisant ces recherches j’ai appris que mettre les notes en blanc, c’était finalement une question d’épaisseur de papier., J’ai aussi appris que de parler du racisme, c’est aussi et malheureusement l’alimenter, sans le vouloir forcément. En voulant trop l’éviter, on le faire vivre ! En somme on peut en parler, mais pas plus que ça. Il est donc temps aussi pour moi de m’arrêter. C’est d’ailleurs aussi pour tout le monde le moment de laisser ces conneries au passé…
LA VRAIE GUITARE
Dans ce qu’un profane peut dire, il y a toujours de petites anecdotes amusantes. Pour en prendre une qui m’a marqué, je vous parlerai du moment où l'on m'a dit « Je préfère la vraie guitare » !
Et oui ! Vous qui me lisez, savez-vous qu’il existe de vraies guitares, et par conséquent des fausses guitares ? Hé bien oui, s’il en existe des vraies, il y en a forcément des fausses ! Vous suivez ou pas ???
Et si on prétend qu’il y a des fausses guitares, et bien j’en conclue que ceux qui en jouent ne sont pas légitimes…
Je peux vous le dire pour vous mettre sur la voie : Jimi Hendrix, Joe Satriani, Angus Young, ce sont tous des faux guitaristes !!! Ils peuvent tous aller se rhabiller et rentrer chez eux, allez hop ! Ce ne sont que des imposteurs !!!
Est-ce que ces indices vous aideraient-ils à en deviner la subtilité ??? Qu'est-ce donc que la vraie guitare ?
Peut-être que vous vous dites que la guitare qui s'impose a 6 cordes ? Et bien non, elle peut en avoir 12 !
Vous pourriez vous dire que c'est lié à l’esthétique de l’instrument ? Non non non, vous n’y êtes pas… Une fausse guitare peut-être très jolie.
Vous pourriez insister en demandant si la « vrai guitare » est plus onéreuse (faite par un luthier de renom par exemple) ? Aaaah… non plus. Mais vous y êtes presque ! Hé hé, non je rigole… Faut que je vous donne la solution…
Tenez-vous bien. La véritable guitare est (roulement de tambour) : la guitare acoustique ! La fausse étant la guitare électrique !. Et oui, faut suivre un p’tit peu !
Voilà, la messe est dite. Alors maintenant que vous le savez, vous avez certainement du remords à ne pas y avoir pensé tellement c’est une évidence. Mais je ne vous en veux pas… Tant qu’on ne sait pas on ne peut pas savoir !
Alors… Maintenant réfléchissons un peu… La guitare électrique étant parfois aussi en son acoustique, ou l’acoustique étant parfois électro-acoustique, est-ce que cela ne brouille pas un peu votre esprit ?
C’est vrai, on peut considérer la guitare électrique comme un instrument faux car il ne sonne pas réellement juste* du fait de sa conception, mais quand même… C’est le cas également de la guitare acoustique…
Alors pourquoi est-ce une vraie ???
Une tête, un manche, un corps pour les deux… reste peut-être le son ?
Je ne vois que ça… Le son d’une guitare électrique peut choquer, peut transpercer les oreilles, peut grincer, peut s’envoler, peut faire des vagues, peut larsener…
Il faut donc croire que la vérité est dans la douceur et la complaisance… Dans l’ennuyeux en fait…
Allez, je redeviens sérieux. Personnellement, vrai ou fausse on s’en moque un peu. J’aimerais toujours la guitare, quelque en soit sa forme. Par sa beauté, par son acoustique, par sa faiblesse et par sa force.
Quant à celui ou celle qui m’a un jour parlé de « vraie guitare », qu’il ou elle sache que je ne donnerai jamais son nom. Ça serait trop la honte, non ?
*Vous ne le saviez peut-être pas mais la guitare, telle qu’elle est actuellement conçue est systématiquement fausse. Dernièrement des guitares multi-diapason (multiscale ou fanned fret), rééquilibre ce défaut en faisant pivoter légèrement les frettes situées sur le manche. Ces guitares sont vraiment reconnaissables entre toutes car leurs frettes en éventail ne passent pas inaperçues.
CONCLUSION
La musique est intarissable, et c’est d’ailleurs pour ça que je ne m’en suis jamais lassé. Ce n’est pas un hasard si la musique, et l’art en général, se situent tout en haut de la pyramide des besoins. De loin elle n’est pas vitale, mais elle nous élève si haut et nous procure un tel plaisir qu’on pourrait y percevoir le divin. L’amour que j’ai pour la musique, j’ai essayé de le défendre, de le donner autant que j’ai pu. J’ai essayé par cet écrit de vous apporter une vision de cet art, avec des perspectives différentes pour vous amener vers une réflexion. Je me suis toujours battu contre les préjugés, mais pour autant, et vous l’aurez compris, chacun est libre de penser comme il l’entend (je ne suis tout de même pas sûr que quelqu’un puisse changer ses convictions quand elles sont profondes). Si à la fin de ce texte vous avez conscience d’avoir des pensées différentes des miennes, c’est que vous aurez compris ce pourquoi j’ai écrit. Les évidences ne sont pas toujours vérité, y compris pour moi…
J’espère tout de même que ces quelques pages vous auront ouvert l’esprit sur les idées préconçues sur la musique, et que ce texte aura déverrouillé les portes de votre réflexion, de façon infinie, de façon… musicale !!!
Jérôme Péan, juin 1994 (texte corrigé en 2017 avec l'ajout d' «EVOLUTION» et « PEUT-ON ENCORE VIVRE DE LA MUSIQUE ? »)
#############################################################
A noter que ce texte n’était qu’une photographie à un instant T. Par exemple, le clan rock/techno dont je parle n’est même plus compris à ce jour, car on n’utilise plus le mot techno mais plutôt musique électronique.
Pareil quand je parle de l’Homme (avec un grand H), les règles sociales ont évolué, mais à l’époque où j’ai écrit « l’Homme », cela voulait bien dire homme+femme+autres… On ne posait d’ailleurs pas la question tellement c'était évident.
5 ans après la correction du texte, ChatGPT pointe le bout de son nez, et commence à ouvrir la voie à l’AI du futur que j’avais en tête quand j’ai écris ces lignes. A suivre…